Du rififi dans l’CMS ?
Enfin pas obligatoirement du rififi, mais des changements de paysage importants à venir en 2010.
La version 3.0 de WordPress, une étape importante, va sortir normalement en avril, et la version 7 de Drupal sortie en alpha le 15 janvier, deux des gros CMS vont beaucoup évoluer. Et on peut penser que la version finalisée de Drupal 7 sortira en même temps, ou peu de temps avant WordPress 3.0
Et se pose à nouveau la question “WordPress ou Drupal”. Il est amusant de voir que la comparaison avec l’interface de Joomla, “concurrent direct et honni” s’efface au profit d’une comparaison avec WordPress.
A ma gauche, donc le CMS de blog le plus utilisé, avec des fonctionnalités très larges, qui permettent en réalité de gérer sur WordPress énormément de sites professionnels, et des communautés (avec Budypress). La version 3 va inclure un gestionnaire de menus, et des types de contenus. Bref, à part un workflow poussé, il ne manquera plus grand chose pour en faire un véritable CMS capable de faire face à presque tous les besoins.
A ma droite, Drupal, dont la “branche” 7 sera basée exclusivement sur php5, avec une PDO (qui est encore en développement sur WordPress). L’installation particulièrement “légère” sera alourdie avec des modules essentiels intégrés dans le Core, comme CCK (Custom Content) et globalement un énorme effort pour rendre l’interface plus agréable.
Bref, l’écart se réduit fortement. Comme le signalait Marie-Hélène ça discutait ferme chez Drupal, pour savoir si ce CMS risquait de devenir “WordPress like” (et pour être honnête, ça discute beaucoup moins fort sur wordpress-fr).
Demain 26 janvier, cela va discuter encore plus, à la Cantine, avec deux débats, un assez général sur les deux communautés, auquel participera notamment Xavier Borderie, qui maintient la traduction française de WordPress, en plus d’être le président de l’association WordPressFR, et un deuxième plus orienté sur la gestion de communauté proprement dite, où WordPress a su se faire une très belle place avec BuddyPress.
Edit : je viens de tomber sur ce lien amusant, où la communauté Drupal se demande si il faut sortir un “package” pour concurrencer Buddypress :) A part ça, WordPress ne sert qu’à faire des blogs…
Je suis très curieuse du résultat de ce débat. Intéressant, j’en suis sure, et loin des diktats de ce que “doit être” un “beau code”.
Parce que cela c’est l’autre tendance, celle des développeurs purs et durs, qui au nom du “beau code”, veulent ranger WordPress dans un placard “tout juste bon pour des blogs”, dont il n’aurait pas le droit de sortir, sous prétexte qu’il serait codé comme les pieds, pas php5 (faux), pas orienté objet (partiellement faux), et fait pour gérer des blogs.
“On ne développe pas sous WordPress, au mieux on intègre”, tel est le message d’un vrai développeur, récemment.
Il y a du faux et du vrai dans ces critiques.
Codé avec les pieds, peut-être, mais finalement pas plus ni moins que la plupart des CMS, et sans doute moins, car répondant bien aux besoins.
Pas php5, faux, depuis la 2.9 php5 est en pratique nécessaire ; avant la 2.9, des fonctions spécifiques de php5 étaient implantées, mais avec une couche de compatibilité qui permettait d’émuler leur fonctionnement, dégradé, sous php4.
Pas PDO, pas faux, en tout cas en partie. La migration vers une PDO est pourtant prévue, les tickets sont enregistrés dans le trac, mais ce ne sera pas pour la 3.0, qui elle est une grosse mise à jour de structures.
Fait pour gérer les blogs, oui, mais pas seulement. Si il est sans doute difficile de faire “Amazon” sur WordPress, mais aussi sur Drupal, il est tout à fait possible de faire des sites d’entreprise, des sites vitrines, et même une gestion de contenu assez complexe avec WordPress.
Alors ? Il se pourrait que justement, avec WordPress, il soit plus facile au “codeur” débutant de sortir quelque chose qui tienne, et qu’il y ait aussi une réaction de caste de la part de “vrais codeurs”. J’ai lu notamment des critiques, parce que WordPress restait compatible avec php4, aussi longtemps que possible.
Au contraire, pour moi, c’est un des plus de WordPress par rapport à Drupal. Et j’ai du mal à comprendre en quoi la rétrocompatibilité pourrait être mauvaise. C’est comme si la dernière version d’Office 2007 ne pouvait pas tourner sur XP, comme si le futur Office 2010 ne pouvait tourner que sur Windows7. Vous imaginez le tollé ?
L’environnement de production n’est pas toujours maitrisable. Pendant longtemps, les hébergeurs ne proposaient pas php5 dans les offres de départ. Faut il rendre la vie impossible à tous les petits webmasters en les obligeant à prendre un hébergement plus cher ?
Je viens d’un monde “gros système”, où on gérait des bases de données de millions d’enregistrements. Je suis passée par SAP, par SAS, j’ai beaucoup travaillé sur les modèles de données. J’ai aussi travaillé avec des contraintes de délai, de budget, avec des tests qu’on faisait rapidement.
Le beau code, c’est bien, le “code pas trop moche”, c’est encore mieux. C’est le bon compromis entre la perfection du code et les autres contraintes. Parce que, à de très rares exceptions, on ne code pas pour coder. Mais pour faire quelque chose. Et du moment qu’on arrive à le faire, à un coût raisonnable, et d’une façon qui peut évoluer sans trop de difficultés… c’est ce que demande le client.
Pour ceux qui veulent aller voir sur le ring directement :
- L’article de Palleas : “wordpress c’est de la m…” (je traduis le sens général)
- La réponse de Bruno Bichet, Dites WordPress, par Weirdpress
Bonjour,
Je viens de lire votre article et je suis totalement d’accord avec vos avis. Moi-même développeur Web (PHP, CMS, bla bla bla :-) ) et je suis toujours contraint entre des délais et autres éléments. Donc, à mon sens le mieux est de voir comment on est à l’aise avec le CMS ou du moins voir les détails du projet plus en profondeur pour voir les résultats finaux souhaités.
De nos jours, nous ne sommes plus obligés d’être contraint à un CMS pour réaliser tels ou tels types de besoins. On peut vraiment utiliser chaque CMS à nos fins. Il suffit de savoir ce que nous voulons vraiment, et savoir comment nous sommes à l’aise à travailler avec telle ou telle CMS. Je crois qu’on ne pourra jamais (ou presque) arriver à un résultat fixe à savoir qu’elle est le meilleur système de gestion de contenu, car c’est un univers tellement vaste…
En plus, c’est un monde ou les avancés ce font coter libre. Donc, je ne crois pas pouvoir penché vers une solution ou une autre en particulier, mais la seule chose que je peux dire c’est vraiment d’analysé les besoins des clients et voir seulement moi leur compétence face à l’utilisation d’un outil Web, car la aussi ça peut jouer en fonction d’une méthode meilleure qu’une autre…
Surement d’autres débats à venir…
Bonne soirée et continuez d’écrire, car c’est tellement plaisant de vous lire.
Alléluia Marie-Aude !
Je suis tombé sur le fameux article (que tout le monde a à peu près vu), d’un certain Palleas, qui critiquait ouvertement WordPress…
N’ayant pas eu le temps de poster pour lui répondre, je tombe sur ton article : une perle ! Que dis-je ? la 8ème merveille du monde !
Tout est dit, rien n’est à redire :) !
Quoique j’aurais bien vu un petit paragraphe sur l’HTML5 et le CSS3, et leur influence sur les CMS (j’ai lu un papier sur ça, sur un site anglophone).
Je terminerai par préciser que les CMS ne se réduisent pas seulement qu’au code PHP (codeurs rageux, entendez-moi !). Toute une périphérie de codes secondaires est bien présente, voire indispensable : le graphisme (css), l’intégration (java), la traduction (po/mo) et tout ce qui s’en suit…
Tout à fait d’accord avec toi (surtout sur le dernier paragraphe, pour le début, ma modestie m’interdit toute remarque ^^)
En ce qui concerne HTML5 et le CSS3, ce sont deux choses différentes. Même si il est possible de faire un thème HTML 5 avec WordPress, le coeur est complètement en XHTML, et cela prendra surement une énorme évolution pour changer cela (surtout avec tous les plugins de “content” qui créent aujourd’hui du XHTML)
Pour CSS3, je pense que pas mal de thèmes incluent dès maintenant du CSS3. Mais là (comme pour d’ailleurs HTML5) cela se passera d’abord du côté des browsers. Killons IE6 d’abord…
S’il est – me semble-t-il – une critique que l’on peut faire à WordPress, elle serait du côté du modèle de la base de données plus que du côté du code.
Car le principal est bien l’efficacité d’un logiciel (autrement dit, l’adéquation entre les fonctionnalités, les besoins des utilisateurs et l’ergonomie).
De ce point de vue WordPress surpasse très largement ses concurrents, d’autant qu’il peut être mis entre les mains d’utilisateurs n’ayant aucune autre compétence informatique que celle d’envoyer un email. Une formation minimale et rapide leur permet de mettre à jour leur site en un temps record, sans qu’il soit nécessaire de leur apporter un support permanent.
Reste que le modèle de données utilisé est un point noir (tables wp_term_relationships et wp_postmeta en particulier), source de problèmes de performances sur les “gros” sites.
Il existe certes des extensions de mise en cache, mais à vrai dire, ce ne sont que des solutions qui font un peu “cache-misère”…
A volume de données équivalent (nombre et taille des pages, articles, media), un site sous Joomla – par exemple – est autrement plus performant (le modèle est bien plus robuste et plus “normalisé”).
Un autre point sur lequel WordPress semble également plus performant que ses confrères, et c’est sans doute le point le plus important pour nos clients car il permet un retour sur investissement très rapide, c’est sa capacité naturelle en matière de référencement naturel, bien meilleure que la plupart des autres CMS du marché…
En fait, plus qu’une question “bien ou mal”, je pense que la différence entre Joomla d’un côté, WordPress et Drupal de l’autre, est une approche souple ou rigide de la classification. Chez Joomla elle est rigide, obligatoirement hiérarchisée, et passant par les menus (en gros), chez Drupal et WordPress, elle est multidimensionnelle, et souple, d’où les tables pivots inévitables sur la taxonomie (et qu’on retrouve d’ailleurs dans pas mal de CMS).
Je dirais que “dans son style”, le modèle de données de WP est un petit bonheur, et que celui de Joomla ne convient pas à ce que je cherche à faire dans un site web. Même si la performance est là.
Maintenant, pour les très gros sites, il faut effectivement mettre en place des solutions adéquates de cache sur WordPress.
Pour les autres points positifs, on est d’accord :)
J’espere que WordPress n’aura pas les même envies que Google ou autre gloutons ! on ne peut pas etre bon partout.
Pour ma part je pense Joomla est irremplaçable dans des mises en place moyennes et dans une structure simple(classement et menu…) ou en général le budget formation est réduit ainsi que les délais. Ceci dit attention à la version 1.6 …
Pour Drupal est une très belle réussite mais qui nécessite des compétences et des temps de mise en oeuvre plus importants. Par contre le cache une merveille entre autre. Donc ici cahier des charges, définitions des standards,….
WordPress avec le peut d’expérience que j’en ai est un très bon outil avec une back office, d’une simplicité et d’une efficaciter redoutable a mon sens son point faible reste encore la classification.En effet beaucoup ne considèrent pas les modes de classifications “modernes” tags,.. et d’une manière plus générale la folksonomie comme un véritable classement. Visiblement cette remarque ne sera plus tout a fait vraie sur la nouvelle version…
Excellente idée de conférence, Drupal et WordPress sont mes deux trés bon CMS qui mérite que ont les compares sans les mettre en concurence.