Comprendre les mesures anti-click baiting de Facebook
J’ai découvert l’info via le Blog du Modérateur et, ayant du mal à comprendre certains points à cause d’une traduction hâtive, je suis retournée à la source.
( Au fait, vous avez vu ? Facebook a son “blog” sur WordPress.com ! Il est donc facile d’en suivre l’actualité, même s’ils n’affichent pas l’adresse de leur flux, celle-ci est http://newsroom.fb.com/feed/ )
Facebook tu n’utiliseras point pour en faire partir les utilisateurs – uniquement
C’est en gros le sens des mesures prises par Facebook : arrêtez de nous utiliser pour pêcher du trafic chez nous !
Des photos au lieu de liens pour “tromper l’ennemi”
Partager un lien via un statut ou dans la légende d’une photo au lieu d’un “lien” classique, un commentaire ou un statut évite l’affichage des détails sur le site de destination. C’est donc une méthode utilisée par ceux qui veulent attirer des clicks sans trop se dévoiler.
Selon Facebook, les utilisateurs cliquent plus sur les “partages de liens” que sur les liens inclus dans la légende d’une photo. Ils vont donc pénaliser celles-ci. En effet, il est facile d’entrainer l’utilisateur ailleurs, y compris sur un site de phishing avec photo “tromignon”
L’incitation au clic dans les titres
Après l’incitation au like trop explicite, c’est donc l’incitation au clic qui va être pénalisée.
Par incitation au clic, Facebook précise :
“Click-baiting” is when a publisher posts a link with a headline that encourages people to click to see more, without telling them much information about what they will see.
Le “click-baiting” survient quand un éditeur publie un lien avec un titre qui encourage les gens à cliquer pour en voir plus sans leur donner beaucoup d’informations sur ce qu’ils vont voir.
Il faut donc la présence de deux éléments simultanés pour faire du click-baiting :
- inciter textuellement au clic dans le titre
- ne pas informer sur le contenu de l’article
La seconde condition étant difficile à évaluer uniquement en se basant sur le texte de l’article, Facebook va se baser sur le comportement des utilisateurs.
C’est là où ça commence à se compliquer.
La prise en compte du “bounce rate” est-elle possible ?
Le premier indicateur ciblé : le temps que les gens passent à l’extérieur de Facebook pour lire un article.
One way is to look at how long people spend reading an article away from Facebook. If people click on an article and spend time reading it, it suggests they clicked through to something valuable. If they click through to a link and then come straight back to Facebook, it suggests that they didn’t find something that they wanted
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, j’ai tendance à passer ma timeline en revue, cliquer sur tout ce qui pourrait m’intéresser pour l’ouvrir dans un nouvel onglet et aller le lire après.
J’ai adopté ce comportement, car sinon ma Timeline défile trop vite pour pouvoir retrouver facilement quelque chose qui a suscité mon intérêt, mais moins qu’une autre publication.
C’est d’ailleurs pour pallier ce problème que Facebook a annoncé la fonctionnalité de “sauvegarde” de ce qui vous intéresse pour le lire plus tard.
Et ça rend clairement inopérante toute analyse du bounce rate.
Autant celle-ci peut-être justifiée sur Google:
- où on cherche une information précise et où on revient faire une nouvelle recherche si on n’a pas trouvé son bonheur
- alors que Google dispose, via Analytics, d’une mesure du temps passé sur la page
… autant sur Facebook, c’est du grand n’importe quoi – j’espère qu’ils vont s’en rendre compte rapidement.
Le ratio click sur interaction
Là, c’est un ratio beaucoup plus intéressant : combien de gens vont effectivement “soutenir” la publication, via des likes et des partages. Si le nombre de clicks est trop élevé par rapport au nombre de partages et de like, les gens ne sont pas intéressés par la publication.
L’impact des interactions sur la visibilité n’est pas fondamentalement nouveau. La prise en compte du ratio fera perdre de la visibilité, par contre, et rendra moins opérante la promotion des publications, d’une façon détournée.
J’explique :
Quand un site achète des publicités sur Facebook, pour promouvoir ses publications, et que vous cliquez, vous allez ensuite voir sur votre timeline des publications supplémentaires du même site, au fur et à mesure, vous cliquez, vous en voyez de plus en plus… stratégie “Madmoizelle.com”, et donc vous continuez à cliquer, juste parce que cela vous envahit.
Le problème : l’interaction avant la lecture
Inutile de rappeler que beaucoup de gens aiment et partagent sans lire, sur Facebook, sur la fois du titre et de l’image. Assez souvent, on clique avant d’aller voir. Dans ce cas, les algorithmes de détection de spam sont totalement dans les choux.
Peut-on encore faire des titres accrocheurs ?
Oui, rien ne change par rapport à ce que je vous ai expliqué sur la rédaction de titres frappants.
Facebook chasse l’incitation au clic et le titre trompeur. Vous pouvez toujours attirer l’oeil avec des phrases choc, sans rentrer dans le narratif interrogatif d’Upworthy (elle a vingt ans, elle va connaitre la pire journée de sa vie… ou pas…) ou le mensonge sur le contenu de l’article.
Faites juste attention à éviter certaines formules toutes faites, l’emploi du mot “clic”…
Les questions en suspens
Pénalisation de la publication ou du compte ?
Facebook ne le précise pas. Est-ce une publication qui fait manifestement du click-baiting qui va être pénalisée, ou le compte dont l’ensemble des publications perdront de la visibilité ? A priori, je pencherais pour la seconde solution.
Quels sont les bons ratios ?
Là aussi, on est totalement dans le noir. Google n’a jamais communiqué sur les ratios qui entraînent une pénalisation algorithmique pour ancres sur-optimisées, mais ils peuvent être trouvés via des analyses statistiques. En revanche, impossible d’arriver au même résultat sur Facebook, on peut travailler uniquement sur les statistiques de ses propres publications.
Pénalisation réelle ou effet d’annonce ?
Si on résume, il n’a y a rien de réellement nouveau dans ce que Facebook a annoncé. J’y vois plus un effet de communication pour tenter de stopper certaines pratiques, contrer des business comme Upworthy, qui font de l’argent en manipulant l’algo de Facebook. Mais il me semble que Facebook n’a pas les moyens de sa politique, ou plutôt n’a pas les moyens d’affiner comme il le prétend la chasse au click-baiting.
Dans ce domaine, Google a une grosse longueur d’avance et une beaucoup plus grosse capacité à effrayer..
(Le chat qui considère tout cela s’appelle Twiglet, et c’est une photo sous licence CC de Brian Scott)
Au fait, avez-vous trouvé le truc qui cloche dans l’exemple de click-baiting donné par Facebook ?
Bonjour,
Merci pour cet article très complet. J’avais lu quelques brèves sur le sujet ces derniers jours mais comme tu le dis, la traduction était hâtive.
Pour ma part, je pense que c’est une bonne chose et ça peut participer à l’amélioration de la timeline. Trop de personnes se contentent d’une accroche mystérieuse pour pousser l’utilisateur à cliquer… Je plains leur taux de rebond.
En apportant des informations précises sur le contenu partagé, on s’assure de la qualité des clics que cela engendre. Et pour l’utilisateur FB, c’est tout de suite plus intéressant.
Pour ma part, j’ai naturellement pris l’habitude d’occulter les publications au titre trop explicite. Nous sommes noyés par le contenu et j’ai besoin d’un minimum d’information pour prendre la décision de cliquer ou non.
Hello M-A.
Juste pour donner mon avis sur le truc qui cloche dans l’exemple de FB.
Enfin, qui cloche je sais pas mais en tout cas il y a bel et bien un intrus : la tranche de citron ! ;-)
Voilà, c’est tout pour moi.
Sinon, sur le fond de l’article je ne suis pas étonné par Facebook car j’ai l’impression qu’il y a énormément d’acteurs qui copient les recettes de Google, non ? :-)
Ce n’est pas ça :) :)
Facebook, comme Google et Twitter, se bat sur le créneau de la pub pertinente, donc d’un contenu de qualité…
Pour la photo, est-ce parce que la crevette, ce n’est pas du poisson mais un crustacé ? Article très intéressants qui illustre la convergence des algorithme de GG et Facebook.
Ce n’est pas ça, cherche encore :D
Pour le jeu -> Le post parle de poisson alors que des crevettes techniquement c’est pas du poisson ?
Ok je sors :)
Ah… Je sors deux fois, je n’avais pas vu la réponse de Guillaume…