Huit sites que tu ne devrais même pas penser à faire
C’était à la fois dur et facile, parce qu’il n’y avait pas de lois, pas de concurrents, il suffisait juste d’arriver à un endroit, de s’installer, et de tuer tous ceux qui essayaient de te piquer ton bétail.
En 1890, tous les territoires sont occupés, la conquête de l’Ouest a rejoint le Pacifique, il n’y a plus de “Frontière”.
L’Ouest se police, devient une légende qu’on retrouve aujourd’hui mise en scène dans les sites de Walt Disney (la photo, au fait, est de Justin Brown sous licence CC BY NC SA). C’est la même chose avec le web. Voici une liste de sites dont la création, en 2014, est aussi anachronique que partir chasser le bison avec un chariot couvert de toile.
Un annuaire généraliste
Ton pire ennemi : Google
Depuis quelques jours, la section “présentez vos annuaires” de Webrankinfo est assez vide, mais je pense qu’une fois le coup de semonce passé, ça va repartir. Pas la peine de revenir dessus : un annuaire généraliste a très peu de chances de survivre. Faire son trou est juste impossible. Les anciens, installés, seront nombreux à tomber.
Une centrale de réservation
Ton pire ennemi : les grandes centrales
Ton faux ami : Google
“Vraie” centrale de réservation ou site qui propose de l’affiliation, le problème est le même. Le marché est trusté par de très grosses sociétés, qui engagent chaque année des millions dans leur référencement et leur marketing. Si elles se font pénaliser par Google, elles reviennent à tour de rôle, car elles sont toutes coupables des mêmes pratiques, et Google ne peut pas les supprimer complètement des résultats de recherche. (A ce sujet, très bon article chez artiref)
Elles imposent aux hôtels qui s’inscrivent la clause du tarif le plus favorable, et elles ont des outils pour les vérifier. Tu ne pourras donc pas avoir un avantage prix. Côté contenu, la plupart des hôtels ne voient pas l’intérêt de faire une description unique. Si tu prends le temps de faire des descriptions uniques, elles seront copiées en permanence.
Si Google, d’une certaine façon, lutte contre les grandes centrales, c’est pour mieux placer ses propres services (dont Hotel Finder).
A moins d’avoir un concept marketing particulièrement innovant, tu ne pourras pas percer.
Un site de petites annonces
Ton pire ennemi : le duplicate content
Ton espoir : te faire racheter
La situation est légèrement différente, mais très similaire à celle des grandes centrales de réservation. Le marché mondial est trusté par deux énormes acteurs, dont Le Bon Coin, qui tirent sur tout ce qui bouge et ont des moyens colossaux. Dans un site de PA, le nerf de la guerre, c’est le contenu. Avec la particularité, c’est que ce contenu a très peu d’originalité, que rien n’est plus proche d’une annonce de voiture qu’une autre annonce de voiture…
Les visiteurs sont de deux types : ceux qui vont directement chercher sur le site (là pour toi c’est fichu), et ceux qui cherchent sur Google … tu vas donc devoir arriver à être classé dans les deux – trois premiers résultats sur des milliers de mots clés. Tu vas avoir en face de toi des concurrents qui maîtrisent parfaitement l’art du spin, du détournement de contenu, du recyclage d’anciennes annonces pour avoir, toujours, du contenu frais. Et par derrière, tu vas être pris en traitre par ceux qui copieront tes annonces, sans même faire l’effort de remplacer “appartement Lille” par “appartement Agadir”… (si, si).
Un comparateur de prix
Ton pire ennemi : Google
Ton autre pire ennemi : les comparateurs établis
Un pire ennemi de plus : les marchands
S’il en fallait un de plus : les places de marchés
Tu vois, le monde des comparateurs de prix est hostile ! Pour Google, un comparateur est un concurrent direct, une sorte d’annuaire généraliste glouton de flux xml non retraités qui se retrouvent déjà sur des dizaines de comparateurs, dont certains arrivent encore à survivre. Sur tous tes produits, les marchands essaieront bien sûr de se positionner devant toi, histoire de ne pas te verser de commission.
Mais surtout, marchands et comparateurs, vous êtes confrontés à la puissance des grandes places de marché, Amazon, Ebay…
Bon courage !
Un forum
Ton pire ennemi : les réseaux sociaux
Démarrer un forum, aujourd’hui, est extrêmement difficile. Les espaces de discussion sont nombreux, Facebook, LinkedIn, et chaque secteur a ses trois ou quatre mastodontes, dinosaures qu’il est impossible de déboulonner, sauf s’ils se laissent péricliter.
La création d’un forum demande donc d’attirer de façon durable des participants intéressés par le sujet, qui ont quelque chose à dire, et qui vont faire vivre (rapidement) le forum pour ne pas faire fuir les nouveaux venus devant un contenu vide.
Au delà des trucs de base (générer du contenu soi-même et aller faire le trottoir chez les concurrents), cela demande d’avoir de réelles connaissances dans le sujet, si possible une ou deux locomotives reconnues par la communauté on-line pré-existante, et une bonne stratégie.
Adosser un forum à un blog, par exemple, est difficile : comment séparer les sujets, où les discussions vont-elles avoir lieu ? Sur l’article, en vidant le forum, sur le forum, sans avoir l’article sous les yeux ?
Lorsqu’on entre en concurrence avec des gros forums déjà existant (voyage, communauté de gameurs,…) c’est mission quasiment-impossible, sauf :
- à tirer profit de dissensions internes ou avec l’admin pour faire un spin-off – qui restera généralement confidentiel
- avoir une stratégie de “cadeaux” pour fidéliser la clientèle, qu’il faut pouvoir soutenir réellement, sur le long terme, sous peine de se retrouver bientôt tout seul
- arriver à développer une réelle compétence dans une sous-niche très particulière : en clair, il est plus facile de faire un forum sur le Japon que sur le Maroc
Un moteur de recherche
Ton pire ennemi : toi-même
Avoir aujourd’hui l’idée de développer un moteur de recherche meilleur que Google, tout seul dans son garage, que dire ?
Un blog de geek
Ton pire ennemi : la multitude
En général, tu confonds “rassembler des informations sur les smartphones et les jeux vidéos sur un blog WordPress que tu ne sais pas paramétrer” avec “être un geek”. En oubliant qu’à la base, un geek étant fana d’informatique, il n’a pas besoin de demander sur le forum de support comment installer un plugin.
Comme vous êtes très nombreux dans ton cas, et que tu sais aussi peu écrire qu’installer un blog, vous vous copiez les uns les autres, et généralement, tu laisses tomber dans les six mois.
Un truc-like
Ton pire ennemi : truc
Fasciné par VDM ou Chat Roulette, tu n’as qu’une idée, en faire autant. Sachant que tu as quelques années de retard sur le concept, pas d’expérience et pas de notoriété… Ça te servira d’entraînement à la programmation !
Pour s’en sortir malgré tout
Si tu tiens vraiment à faire un site comme ça et en vivre, alors tu as le choix entre deux solutions :
De l’argent
Depuis sept ans, on m’a proposé de collaborer à de nombreux projets, tous devant être montés sur un coin de table, en dehors des heures de bureau, par des développeurs passionnés qui pourraient ensuite partager les revenus publicitaires avec ceux qui allaient investir avec eux dans leur projet révolutionnaire.
Il m’est aussi arrivé de faire du travail plus utile, et notamment des cahiers des charges.
Si vous voulez lancer une centrale de réservation en ligne, le développement vous coutera, au minimum, 50.000 € (je parle d’un truc bien fait, multilingue, avec le reporting, l’optimisation, bref quelque chose de professionnel). Et prévoyez de rajouter au minimum autant pour la publicité, Adwords et le SEO, au minimum.
C’est le plus gros budget, derrière le moteur de recherche.
Le développement d’un site de petites annonces va tourner autour de 15.000 €. Le forum sera autour de 5.000 € si vous vous contentez d’optimiser et d’habiller un script existant.
Pour tous, il vous faudra de l’argent – ou du temps, ce qui revient au même – plusieurs mois pour les lancer, et espérer arriver à trouver votre niche.
Être au Bhoutan
Si vous habitez en Corée du Nord, au Bhoutan ou en Angola, il existe encore des territoires internet vierges. La question est de savoir s’il y a aussi des clients potentiels ? ( Edit : en Moldavie aussi, me précise Jean-Edouard sur Twitter… dont acte)
https://mobile.twitter.com/Jedfolio/status/505331206997938176
Plus sérieusement, il existe encore de nombreux pays où il est possible de faire des choses : l’e-commerce ne se développe que récemment au Maroc, il est encore balbutiant en Algérie, par manque de moyens de paiement en ligne.
Néanmoins, sur les secteurs les plus concurrentiels, il est difficile de tenir. Développer une centrale, un site de petites annonces avec succès, et dès que le marché est suffisamment ouvert, les gros arriveront pour racheter.
Et vous, qu’avez-vous envie de développer comme site ?
Bonjour,
Merci pour cet article qui remet les pieds sur terre….quand on voit certains budgets pub pour lancer ou entretenir certains business…:(
Cependant, cela démarre souvent dans un coin de table , un soir de lumière de lune :)
Des exemples ? Prenons les plus connus… l’histoires des Bezos et autre Brin, Page, Zuckerberg…au début de la conquête du web
Tout est loin d’être gagné, même si les empires semblent durer , ils finissent par péricliter à un moment de l’histoire…Alors qui sera le prochain élu ? Suspense
bon, tu pourrais au moins fournir la corde avec ton billet ^^
Pour le forum, c’est encore jouable, si, si, si. Je te jure.
Je précise que ton argumentaire tiens la route, nous sommes bien d’accord.
Toutefois, prend les groupes FB, c’est bien pratique pour des discussions à bâtons rompus, du live.
Je pense que tu as déjà du essayer de faire une recherche de sujet dans l’un de ces groupes ? Paie ta misère.
Les pièces jointes ? Les quoi ??
La catégorisation ? Ah… (Ok, G+ est en avance là dessus… mais G+ quoi, tout est dit).
Donc, oui, un forum, faut avoir de gros bras pour bien ramer, et une petite équipe de fadas prête à te suivre dans l’aventure.
Et ça peut prendre.
Avec PB, on est pas loin d’y parvenir.
La boulette, c’est d’avoir amorcer avant l’été.
On va remettre ça, mais y’a moyen ! :D
Voilà, maintenant, tu peux me prêter ta corde steuplé :D
Merci pour la 4° idée de site qui marche : boutique de corde pour se pendre :)
J’ai volontairement laissé de côté le secteur “seo, blogging, webentrepreneur” qui est très particulier
Super article Marie (et merci pour la mention)
Concernant les centrales de resa, et c’est surement valable pour les autres secteurs/services que tu décris, je pense que ca peut être encore jouable sur une hyperspecialisation, le marché de niche.
Pour rebondir, les hôteliers inquiets des centrales de resa traditionnelles, ont créé fairbooking, une centrale de resa qui se positionne sur la resa éthique, la resa solidaire, un peu comme les AMAP et curieusement …. ca marche. Mais bon, ils ont pour eux la légitimité (ils sont hôteliers), chose qu’un internaute “opportuniste” ne pourra pas avoir.
Donc sur des marchés de niches et hyperspécialisés, il y a encore des opportunités, à conditions d’avoir la légitimité et la compétence pour exploiter ces niches ;)
Bonne continuation a tous
Thomas
C’est pour cela que j’ai fait le dernier paragraphe, “ça peut marcher si”… en fait le travail de project management que j’ai fait pour une centrale de réservation était, de la même façon, orienté sur ce créneau de la réservation solidaire au Maroc. Avec, derrière, pour des raisons différentes, aussi, une vraie légitimité. N’empêche que, légitime ou pas, hyper niche ou pas, il faut du budget !
Cela dit, sur l’e-tourisme en général, les budgets sont particulièrement colossaux, à la hauteur du secteur et de la clientèle. Donc le ticket d’entrée est particulièrement élevé.
Hello M-A.
Comme dit sur twitter mais je pense que je me suis mal exprimé donc je reviens à la charge car c’est plus facile avec plus de mots ! ;-)
Dans la partie “Un forum”, je pense que ta phrase suivante est tronquée : “Lorsqu’on entre en concurrence avec des gros forums déjà existant (voyage, communauté de gameurs,”, non ?
Sinon, j’en profite pour te dire que tu m’impressionnes avec toutes tes publications aussi rapidement, bravo ! :-D
Je n’avais pas vu à quoi tu faisais allusion, c’est corrigé… Merci :) :)
Salut,
Encore un très bon article ;-)
Par contre tu as parfaitement raison, il existe de très nombreux pays où le web n’est pas développé, ou parfois développé dans des secteurs spécifiques, je pense notamment au tourisme qui forcément draine du cash, mais où en parallèle, la population locale est globalement délaissé et où il est encore possible de creuser son trou.
Le seul inconvénient, c’est qu’il s’agit d’habitudes de consommations différentes, il faut donc parfaitement connaître le secteur pour s’en sortir et comme tu le soulignes le e-commerce en Algérie en est peut être à ses balbutiements, mais celui qui ne sait pas séduire la population Algérienne par un concept qui colle à la culture locale va droit dans le mur.
Je prends un exemple que je connais bien l’île Maurice, pour voir la concurrence, je vais prendre un gros raccourci mais qui me semble révélateur, des banques et des assurances PR2, les sites les plus trustés avec un PR5 ou 6 (hyper rare), pratiquement aucun site d’e-commerce… Bref un vrai marché ;-)
Oui, encore faut-il que dans ces pays l’internet soit suffisamment développé et qu’ils ne soient pas de micro-marchés.
Tu parles de l’Algérie, mais est-ce que tu sais le taux de couverture d’internet en Algérie? Chez les particuliers et dans les call box? Quelle langue utiliser? Une novlangue entre l’arabe et le français? Quel public sera visé? Une frange réduite de la population maîtrisant extrêmement bien le français ou maîtrisant extrêmement bien l’arabe. Et qu’en est il de illettrisme ou de l’analphabétisme lorsqu’on traite ce type de pays. C’est donc très compliqué. Il faut être algérien pour comprendre l’Algérie (et encore, de ville en ville, on passe d’un monde à l’autre).
A partir du moment où il n’y a pas de site web sur une niche, pour moi ce sont soit des micro-marchés en devenir, soit des pays affiliés à un autre. L’Algérie en est un exemple. C’est un pays très affilié à la France et aux services américains pour les réseaux sociaux. Est-ce qu’en Algérie on a besoin, par exemple, de développer des Leboncoin bis, par exemple? Il y a des souks, des médinas, des marchés pour ça.
J’ai déjà tenté un truc sur l’Algérie. Et je peux dire qu’aujourd’hui, si on met des projets en place, ils ont toutes les chances de se développer très lentement. On peut juste se positionner comme on positionnerait un site parking :p
Je connais un petit peu l’Algérie parce que je connais des dev algériens qui bossent là bas. Je n’ai pas dit que c’était une idée de site “pour moi”, mais qu’entre un énième blog de Geek sur l’iphone et un site dédié au marché algérien, si j’étais développeur là bas, je choisirais le second, car même dans un secteur “bouché” ailleurs, en local, j’aurais une chance. Par contre, le taux d’alphabétisation en Algérie et le niveau culturel global est largement supérieur au Maroc. L’internet y est cher, mais plus que le prix de l’internet, ce sont les contraintes règlementaires qui sont pesantes.
Quant à ta question “est ce que l’Algérie a besoin de développer des Leboncoin bis”, regarde le Maroc : les Bikhir, SoukAffaires, Avito ont commencé comme des sites locaux, rachetés ensuite par les gros internationaux (j’en connais un). Au début les gros ne s’intéressaient pas au marché, le besoin a été rempli par des acteurs locaux, et puis après ils sont venus en force. Les acteurs locaux répondent au micro marché.
C’est sûr qu’il y a des possibilités avec l’Algérie. Des niches en friche, complètement vide, de quoi se placer et une demande importante. La réussite de projets comme ceux là repose quand même beaucoup sur le background culturel de la personne qui tient le site et sa capacité à en tirer partie. Perso, ça je ne sais pas faire, ni sur le Maroc, ni sur l’Algérie. Vu mes ascendances et mes liens sur les deux pays et le nombre de fois durant lesquelles j’ai été là bas, je n’arrive pas à concrétiser un projet rentable. C’est comme si j’étais étranger à ces deux pays au niveau du business. C’est beaucoup moins monolithique que la France (enfin, je trouve, parce que ça peut être aussi une vue de l’esprit d’un fils d’immigré français).
Pour le coup, je fais encore pas mal dans l’éditorial geek et je trouve que c’est très très simple. Ca se rôde facilement. Quand tu as la recette une fois, tu l’as 10 fois. Les leviers sont souvent les mêmes. C’est juste consommateur de ressources en rédaction (ce qui pose le problème de la véritable rentabilité). Après c’est sûr qu’avec l’Algérie ou le Maroc, on arrive à capter facilement du trafic important via des canaux sympas comme Facebook. Il y a peut-être plus de possibilités pour faire un genre de “marketing internet” à l’ancienne. Mais après viennent les problèmes. Personnellement, j’ai buté sur la monétisation. Concrètement, le modèle que j’avais estimé viable passait par le téléphone portable. Il s’est avéré que non (même si je sais que d’autres y sont arrivés). Enfin, j’avais un objectif chiffré et échéancé à court terme (c’était sûrement le défaut du projet). Au final, j’ai laissé en friche en attendant de voir. J’ai pris ma place en quelques sortes.
J’imagine que ta position te permet d’observer correctement et lucidement ces pays à l’inverse de moi. Quand je traite une niche française, je le fais avec un recul important. Dès que ça touche le maghreb, c’est comme si j’avançais dans le noir, parce que ma lucidité est flinguée par ma double culture et du resentiment. C’est comme si je passais d’un modèle rôdé à un amateurisme dingue.
Tu as un divan Marie-Aude? lol
Tout à fait d’accord pour le background culturel. D’ailleurs, “il y a des possibilités”, cela ne veut pas dire pour moi. Et sur le Maghreb, beaucoup de projets sont à long terme : soit tu as beaucoup d’argent / des investisseurs qui y croient, et tu viens pour occuper les positions, quitte à perdre de l’argent les premières années (j’en connais), soit tu peux vivre avec peu, ce qui implique souvent d’être un local. Le cas du Maroc est très particulier : entre ses 40.000 français, ses anglais, ses quelques suisses, belges, etc. tu as une véritable clientèle européenne en local. Néanmoins, tous ces gens – moi y compris – réussissent mieux en travaillant “pour les occidentaux” que “pour les marocains”.
La monétisation d’une audience africaine reste un vrai problème. Peu de régies avec des produits dédiés (net affiliation s’installe au Maroc), peu de moyens de consommer de l’autre côté, et un côté “hackeur” qui casse beaucoup de choses.
Sinon, pour le divan, oui, comme toutes les bonnes maisons, on a deux salons marocains :) mais tu es loin d’être le seul : cette implication affective est ressentie par beaucoup, ici. C’est même, d’une manière générale, une des deux ou trois raisons majeures quand un “retour de MRE” échoue.
Bonjour Marie-Aude,
Concernant le Maroc qu’on est-il des conditions drastiques,d’anatant, du CMI à l’égard des e-commerce ? Et (tjrs pour le Maroc), auriez-vous des statistiques de la langue la plus utilisée par les internautes pour faire des recherches ? Français ou Arabe ? Plus explicitement, ça vaut le coup de lancer des sites en Arabe ?
Merci
Bonjour Hassan
peu de gens font des sites en arabe, et je me pose régulièrement la question. J’ai l’impression que les gens cherchent en français ou en arabe en fonction de ce qu’ils cherchent, et de l’endroit où ils se trouvent (FB ou Google). Personnellement je pense que cela vaut le coup d’investir là dedans.
CMI met de l’eau dans son vin et Paypal devient de plus en plus intéressant (article à venir)
Quelques nuances sur trois choses:
1 – Le coût de développement. Effectivement, les budgets que tu annonces sont ceux-là en France. Seulement, il n’est pas si difficile que ça de recruter un développeur indien qui va bougrement casser le budget. Un webdesigner américain qui bossera pour quelques centaines de dollars sur un design intéressant. Et pareil pour un intégrateur. Le tout étant de bien quadriller son projet pour ne pas se perdre au travers de ces intervenants et de monter des cahiers des charges très précis.
2- Le blogs de geek. S’il est niché sur une façette du monde geek et que tu as une bonne expertise de la chose couplée à de la patience et un rythme de publication très important, ça peut marcher encore. Frandroid est un bon exemple. Il faut flairer le bon créneau. Par contre, au début, tu ne dors pas.
3- Les forums. Pour moi un forum n’a pas beaucoup d’intérêt seul, car souvent très difficile à monétiser sans devenir une plaie pour les forumeurs. Mais si on couple le forum à un bon concept (avec une forte intégration entre les deux), il y a de quoi avancer. Mais soyons d’accord, fini les forums du type commentcamarche.net.
Globalement tout ce que tu dis est vrai. Il y aura toujours des exceptions. Le problème majeur se porte sur ceux qui démarrent dans le web. Ils ne comprennent pas que pour monter un projet il faut désormais prendre le risque financier/temporel et moral d’y perdre grandement. Et c’est d’ailleurs très bien. Ce qui sortira à l’avenir sera plus pro’ et plus proche de la vie réelle des entrepreneurs.
Pour ceux qui veulent devenir l’exception qui confirme la règle, il faut aussi considérer l’esprit de celui qui porte le projet. Est-il déterminé? Où en est il de sa courbe d’apprentissage de l’éco-système du web? Acceptera t-il un semi-échec? Croit-il qu’il deviendra riche ou est il réaliste et en phase avec le véritable potentiel? Est-ce qu’il sait se fixer des limites dans l’absurde (si le projet s’effondre)? Est-ce qu’il a la souplesse d’esprit de faire du jetable (pour les gens qui auraient envie de monter des annuaires par exemple ;) )?
Aujourd’hui. Plus que les concepts, ce sont les entrepreneurs du web qui ont une difficulté à bien cerner les enjeux et à fixer les objectifs. On voit parfois des gens assez connus dans ce milieu ne pas se remettre d’un échec.
La question de la réduction des coûts via l’offshoring est très particulière. J’ai bossé avant dans une grosse boite qui offshorait en Inde et en Europe de l’Est (boîte allemande, donc moins cher en Europe de l’Est), et qui en était arrivé à la conclusion que les économies brutes sur le développement était très largement absorbées par les inconvénients. Sur des très gros budgets, ça vaut le coup. Sur des petits budgets, ça vaut le coup aussi, car il y a peu de risques.
Pour la centrale de réservation, j’avais fait un cahier des charges de cinquante pages, on a consulté une dizaine d’agences. Quatre ont tellement flippé qu’elles n’ont pas répondu, une a refusé de signer l’accord de confidentialité, donc n’a pas reçu le cahier des charges, une a fait une réponse “pas cher à côté de la plaque”. Deux ont fait une offre autour des 100.000 €, qui correspondaient aux estimations que mon client avait eu avant. Enfin la dernière a proposé une solution intelligente, innovante, à moitié prix, a eu le marché, et a livré dans les temps. Ils étaient sur Toulouse. L’off shoring en Inde n’était pas envisagé, mais j’ai, par curiosité, traduit le cahier des charges, et envoyé à deux boîtes indiennes qui me spamment régulièrement. Elles étaient plus chères que la société toulousaine.
Sur le blog de geek, dans le cas que tu décris, oui, bien sûr ça va marcher.
Un projet qui ne marche pas “super bien” est aussi un projet intéressant, pas inutile, recyclable. Encore faut-il avoir les pieds sur terre !
Ouep. Effectivement, une centrale de réservation va générer des coûts énormes de dev’ et un processus de validation de l’ensemble des fonctions du site super pointilleux. Bosser avec des indiens ou des gens d’Europe de l’est sera compliqué.
Par contre les projets plutôt moyens développés from scratch où ici on te demandera 15 000/20 000 euros peuvent trouver preneur pour 3000 dollars. A quoi on ajoute souvent un surplus du fait de la roublardise du dev ou de la société. Faut souvent tester et se faire des copains là-bas. Valider ici que tout est bien mis en place. Et puis avoir un budget amélioration pour le futur proche.
Big up à toi Marie-Aude. :D
On peut effectivement aussi décider de partir sur un développement à pas trop cher, à améliorer ensuite si le site démarre bien et le justifie. Développement + améliorations couteront globalement plus cher, mais on économise en n’étant pas super pointilleux au départ. C’est une bonne approche, quand tu maitrises suffisamment pour savoir là où tu peux te permettre de lâcher du lest, tout en suivant la qualité du dev pour qu’il n’y ait pas tout à reprendre. Il faut faire gaffe à la qualité de la doc, etc… bref, ça coûte moins cher, mais pas tant que ça.
Merci pour tes commentaires !
Bonjour a tous,
Je comprend mieux pourquoi j’ai bien du mal a faire connaitre quelques sites de ma liste puisque je suis dans des thématiques à liste, Annuaire, petite annonce et forum…
En ce qui concerne les sanctions actuel sur les annuaires je ne sais pas quoi en pensé tellement les raisons sont variés, en ce qui concerne les petites annonces gratuite, je pensais avoir un concept innovant qui aurais pu me démarqué des concurrents, sur le papier c’était bien, mais la réalité en est tout autre, contenus dupliqué mais surtout tentative d’arnaque au rendez-vous qui vous fait perdre un temps précieux, surtout que sur mon site vous pouvez déposer un lien avec votre annonce, je vous laisse imaginer les spammer qui prennent l’habitude de venir me spammer.
En ce qui concerne mon forum, c’est encore une autre affaire, deux mois après son lancement, nous étions placés en top trois sur dix requêtes, mais apparemment, cela ne plaisais pas au anciens car j’ai pris un NSEO en règle qui a fait dégringolé la home de mon domaine, fort heureusement, grâce a une équipe de membres soudé, le forum fonctionne plutôt bien mais c’est quand même ragent…
Je vais donc me focaliser dans la rencontre, pour vivre heureux il faut vivre caché, c’est bien connu!
Cordialement
Jimmy
Il n’y a que la centrale de réservation que je n’ai pas fait dans ta liste :) Je confirme il faut mettre les moyens pour sortir du lot ou alors focaliser son site sur un marché bien précis.
J’ai pratiquement abandonné tous ces projets personnels au profit d’autres projets qui seront d’ailleurs peut être dans ta prochaine liste :)
On verra :) le dernier article d’Eric Schmidt allonge la liste, effectivement !
Pas d’accord avec le point “Une centrale de réservation” : AirBnB a réussi l’impossible, en détrônant même les dinosaures de l’hôtellerie tels qu’Accor Hotels..
Impossible is nothing , comme dirait l’autre :)
Oui mais AirBnB n’est pas une centrale de réservation. De plus, et surtout AirBnb a été fondée en 2008, à une époque où beaucoup plus de choses étaient possibles.
Mais allez -y, faites la vôtre :D
Je suis assez satisfait de voir que mon super projet perso top secret chronophage n’apparait pas dans la liste. Je vais pouvoir me planter en toute tranquillité d’esprit et, une fois que cela sera fait, revenir vers toi pour te proposer de rajouter une liste. ^_^
Par contre, j’ai des amis qui se sont lancés dans certains projets listés, tu crois que je devrais leur dire ?? :)