Je ne facture pas à l’heure, mais pas aux résultats non plus.
C’est une question qui m’est souvent posée : “est ce qu’on peut vous payer sur les résultats ?” ces résultats étant, au choix, le positionnement, l’accroissement de trafic ou le chiffre d’affaires.
A chaque fois ma réponse est non.
Curieusement, la discussion avait bien commencé. Un travail de référencement sérieux ne peut pas s’engager sur un positionnement donné, le référencement est une course où on n’est responsable que d’un coureur (et encore partiellement), donc si il n’arrive pas, c’est au choix parce qu’il était mauvais, ou parce que les autres étaient meilleurs…
On est bien d’accord sur tout cela, mais malgré tout, il faudrait être payé au résultat.
Pas de rémunération sur le chiffre d’affaires
Même si le travail de SEO a une finalité commerciale, il n’est qu’un élément parmi d’autres d’une stratégie d’ensemble. La vente dépend aussi de la structure du site, et de la qualité des produits… ainsi que de la concurrence.
Bref la seule rémunération au chiffre d’affaires que j’accepte, c’est pour mes propres sites !
Rémunération basée sur le positionnement
Ce serait a priori un indicateur de performance logique.
Sous certaines réserves bien sûr… par exemple, que le client ne fasse rien lui même de son côté.
Que la concurrence n’intervienne pas massivement… Je travaille beaucoup dans une activité saisonnière, le tourisme, où l’on voit les effets des campagnes de liens massives des grands tours opérateurs, au moment des prises de réservation. Une campagne de référencement menée à ces dates peut avoir un effet de minimisation de la chute (quand les autres montent, on baisse), et donc de résultats “négatifs”, alors que le référenceur a fait un excellent travail.
Définir et suivre des indicateurs cohérents
Pour avoir, dans une “vie professionnelle” précédente, négocié et géré des gros contrats de sous-traitance informatique, je connais tous les pièges des “SLA” (Services Level Agreements), c’est à dire de cette grosse annexe au contrat où on définit les critères de disponibilité, de réponse, de durée de maintenance, etc.
Parce qu’un positionnement à un instant T ne veut rien dire, sauf pour un concours SEO.
Dans la vraie vie, il faut le suivre sur une certaine durée, faire des moyennes, définir exactement ce que l’on veut.
C’est tout à fait possible, mais cela prend du temps et des ressources.
Soyons clairs… bien sûr je suis mes positions, assez régulièrement. Mais pas de façon exhaustive, sur tous les data center, sur toutes les langues
Par exemple, pour un site français, il y a google.fr avec le web, le web francophone et le web français.
Pour un site francophone, on rajoute google.be, google.be francophone, et google.be belge, la version suisse, la version québecoise.
Si nous signons un contrat avec une rémunération au positionnement, je demanderai d’abord une définition très précise des indicateurs, et je rajouterai dans le prix de mon travail le suivi, et la prime de risque. Pour être sûre que les circonstances extérieures indépendantes de ma bonne volonté ne me priveront pas du juste fruit de mon travail.
La conclusion est claire : si je travaille correctement, cela va coûter nettement plus cher.
Or je pense que je travaille correctement.
L’effet pervers de ‘la course”
Le risque est aussi de voir le référenceur mettre un dernier coup de pédale en fin de contrat, pour être sûr d’être bien positionné. Or ce dernier coup de boost, tout à fait humain, peut être préjudiciable, puisque, il faut se rappeler, notre ami Google n’aime rien autant que la régularité.
Quelles assurances alors pour le client ?
Allez vous chez le médecin en lui demandant de ne payer que si vous guérissez ?
La comparaison n’est pas sans intérêt. Dans la médecine chinoise, qui est nettement plus préventive que la nôtre, le patient paye pour rester en bonne santé, et s’il tombe malade, le médecin doit le soigner gratuitement.
Mais je ne sais pas ce qui se passe quand quelqu’un empoisonne un chinois, ce qui, dans notre exemple, serait un peu l’équivalent de la concurrence débarquant avec un afflux massif de liens.
Ce qui ne veut pas dire qu’on est démuni face à son référenceur : d’abord en regardant ce qu’il a fait, jusqu’à maintenant, et en parlant méthodes avec lui. Comment compte-t-il vous positionner ? Quelles questions vous pose-t-il pour estimer la charge de travail, le temps nécessaire ? Vous donne-t-il une porte de sortie en cours de contrat si vous n’êtes pas satisfait ?
Ensuite, vous devez avoir les moyens de suivre le travail fait : les liens demandés, les communiqués de presse, et leur indexation dans Google. (Un CP non indexé ne sert pas à grand chose).
Des résultats doivent apparaître rapidement sur les requêtes faciles.
En fait les clients sont ceux qui l’ont compris :)
Encore une fois, je ne travaille pas sans références, et surtout dans portes de sorties si la prestation ne convient pas.
Maintenant, si un client veut payer 3.000 euros ou plus pour une garantie… je peux me laisser convaincre !
Ca ne doit pas être facile de faire comprendre cela à des clients.
Superbe comparaison. Merci encore pour cet article
Très bon article, j’aime vraiment la comparaison avec la médecine chinoise.
Alors, au final, tu factures à quoi? ;)
Pour ma part, malgré ma maigre expérience de 12 ans de webmastering :
Je facture à l’heure, et aux résultats aussi.
Je prends une rémunération sur le chiffre d’affaires.
Je ne prends pas de rémunération basée sur le positionnement.
Comme quoi on peut avoir sur une même prestation des points de vue antinomiques !
@Gwaradenn : à l’effort et à la rentabilité pour le client :)
En pratique il y a une base forfaitaire, pour certains types de prestations (c’est détaillé dans le lien en haut de la page), et si le site est extrêmement complexe, on augmente le forfait.
Pour le link building, on estime ensemble un ensemble de choses à faire, y compris les traductions (je travaille beaucoup dans le multilingue) et on se met d’accord sur une prestation détaillée, un peu comme un cahier des charges.
Et après, je l’exécute, avec un suivi.
@Jerôme, heureusement que le monde des webmasters n’est pas composés de “boites identiques”. Personnellement, j’ai choisi de ne pas inclure la prime de risque dans mes tarifs. Ma prestation est bon marché, ceci compense cela.
Quant à prendre une rémunération sur le chiffres d’affaires, mes clients sont tous des sites marchands (c’est à dire ne vivant pas de la pub), et cela me paraitrait aberrant, et pour eux et pour moi.
D’un point de vue client le référencement est quelque chose de très abstrait, car le travail que le référenceur fait est difficilement quantifiable.
Dans notre cas la différence commerciale pour une variation de 2 positions sur notre cher google est phénoménale, et je pense que c’est le cas dans tous les coeurs de métier, donc donner une prime à notre référenceur en fonction des résultats est quelque chose qui le motive à nous tirer vers le haut des classements, cela nous parait normal.
Eh bien vous voyez, vous devriez me commander une prestation, vous feriez des économies :) … en fait je n’ai pas vraiment besoin de la “motivation” d’une prime. Si quelqu’un a besoin d’une motivation pour faire bien son métier, à partir du moment où il est correctement payé, j’avoue que personnellement je la trouve ailleurs.
Je propose soit du fixe, contrat 12 mois, soit un contrat au résultat (suivant positionnement tous les 28 du mois, sous conditions fixées pendant 12 mois).
Les 12 mois c’est pour amortir l’effort, puisque dans mes prestas je passe un temps énorme d’opti interne en début de presta (avec re rédaction de contenu, segmentation plus SEO jamais au détriment du commercial etc etc…). Donc soit je dissocies les 3 premiers mois avec un fixe plus élevé, soit j’engage sur 12 et lisse le prix.
Pour certains projets en lesquels je crois, je fais aussi un contrat d’intéressement à la marge… mais ça c’est un peu comme jouer les business angels… quand on n’a pas d’argent :) Et parfois donc persévérer dans cet état de fait :)