The Apprentice n’existe pas en France… et ça explique bien des choses.

Image de la production de The Apprentice
Sir Alan Sugar et les candidats de "The Apprentice"

Marie-Aude

J'ai fait de la compta, de la finance, du juridique, j'ai été chef de projet SAP, j'ai fait de la photo, des voyages. Depuis 2007, je fais avec amour des sites webs pour les utilisateurs, qui se référencent bien et je vous aide à acquérir du trafic pertinent.

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8 réponses

  1. Philippe dit :

    Un autre secteur où les Français (tant les entrepreneurs que le grand public) sont à la ramasse, c’est celui du capital-risque.

    Sur ce chapitre, des gens comme Niel (encore lui), Grandjon et Simoncini auraient leur mot à dire.

    Mais l’un des nouveaux papes du secteur n’est autre que Marc Andreessen, auquel le New Yorker a consacré un long et passionnant article :
    http://www.newyorker.com/magazine/2015/05/18/tomorrows-advance-man

    L’article en question montre qu’Andreessen n’avait a priori aucune capacité à devenir capital-risqueur. Non par manque de capacités intellectuelles (il est notoirement connu pour son exceptionnel génie) mais pour son côté caractériel. Et l’article montre qu’en bon entrepreneur, Andreessen a su reconnaître ses carences et les corriger.

    Quel énarque saurait agir de la sorte ? Aucun, ou presque. D’autant plus que l’énarchie est un venin mortel qui tue le goût du risque et affaiblit le sens des responsabilités.

    Quant à choisir entre Trump et Tapie, je préfère encore Tapie (dont les émissions, dans les années 80, étaient parfaitement réussies). C’est dire à quel point Trump plane haut dans le ciel de ma détestation. On ne trouve guère pour le concurrencer, dans ces hautes sphères de l’antipathie, que le non moins génial Elon Musk.

    • Marie-Aude dit :

      Disons que sur un plan personnel (racisme, etc) Trump est détestable. Sur un plan business, Trump n’est pas “blanc-blanc”, mais Tapie est bien pire (les matchs achetés, l’arbitrage), et en termes de comportement, l’un et l’autre se valent.

  2. VERRON dit :

    Merci Marie-Aude pour ton analyse sur la relation culture/comportement qui est très pertinente.
    J’attends la diffusion de cette émission avec impatience en espérant que le show ne l’emportera pas sur la qualité.
    Ce qui me gène un peu est que le perdant est “cassé” : j’ai lu récemment des articles sur le droit à l’échec et sur la force de l’échec.
    Si en France, on fait mystère de sa richesse réelle (en l’amplifiant parfois), le mot ECHEC est carrément tabou et honte aux déchus.
    Et je crains que cette course à l’excellence ne soit un frein à entrepreneuriat.

    • Marie-Aude dit :

      Dans les émissions originales, le perdant est de moins en moins réellement cassé au fur et à mesure que l’émission avance.

      Par ailleurs, l’accent est mis sur les erreurs qui justifient ce renvoi, pas sur la personne. On a effectivement un problème avec l’échec en France, par contre, se voir expliquer ses erreurs est une opportunité. A chacun de le prendre comme une honte, ou comme une “lessons learned”.

      Je comprends très bien ce que tu veux dire et je suis d’accord, mais je le formulerais autrement. La course à l’excellence est une chose essentielle quand on est entrepreneur. Ce qui est un frein, c’est la vision irréaliste d’une carrière sans erreur :)

  3. MB dit :

    Généralement, je n’aime pas la télé-réalité car j’ai le sentiment que ce genre d’émission développe chez les auditeurs des aspects néfastes de l’espèce humaine. Cependant à la lecture de l’article Apprentice, j’ai été captivé par la chronique qui donne envie d’une manière très efficace de lire la suite. Présentée de cette manière, avec un véritable débat sur l’amélioration et l’apprentissage des erreurs, j’attends avec impatience la diffusion d’un spectacle haut de gamme en France.

    [Edit modération : url retirée pour non respect des consignes du blog]

  4. Guy dit :

    Bonjour Marie-Aude “Lumière de Lune”,

    Je suis arrivé sur votre blog suite à un lien sur votre article conseillant d’éviter les module 1 clic d’OVH pour WordPress, et je reste pour la qualité de tout ce que j’y découvre !

    Voilà, c’était juste pour vous dire ça, dans une sorte de remerciement enthousiaste. :)

    (je ne sais pas ce que vous appelez une “adresse email jetable” pour l’interdire ici, j’espère que ce n’est pas le catch-all que j’utilise systématiquement avec bonheur depuis des années…)

    Cordialement,
    Guy

  5. Marsu dit :

    Bonjour Marie-Aude,
    Merci globalement du site et de ses thématiques, et de cet article-ci en particulier.

    Si “The Apprentice” est un jour produit en France, les raisons pour lesquelles il marcherait mal sont sans doute que la peur de l’échec est inculquée dès l’école puis le collège (et ça continue par la suite), puis la peur de réussir, car en effet on a facilement mauvaise presse de réussir. En France, réussir signifie dans l’inconscient collectif “profiter des autres”, et non “créer de la richesse”.

    J’en veux pour preuve que toi-même tu écris, je cite : “Dans notre mentalité catholique, l’argent et le style de vie qu’il permet est « sale ». Quand il s’agit des villas hollywoodiennes d’un acteur, cela passe, car c’est le résultat d’un talent artistique, c’est « noble »”.
    Visiblement ta vision des catholiques n’est pas ajustée ; il est vrai que les catholiques sont de moins en moins nombreux (ce qui n’est cependant pas vrai pour les pratiquants en profondeur, pas les “conventionnels”) ; et que le protestantisme français (qui veut être modeste) n’a rien à voir avec celui américain (celui des WASP qui cultivent le goût de la réussite et la considèrent comme une preuve de la bénédiction divine).
    Cette vision de l’argent sale (la Bible dit” l’argent trompeur”, et le Christ mentionne l’éloge du régisseur qui l’utilise intelligemment pour, disons, préparer sa retraite) est plutôt liée au XIX° siècle et janséniste, mais pas catholique (je dirais même pas chrétienne, car Jansen était en fin de compte non-croyant au Christ, mais c’est un autre sujet).

    La vision catholique, c’est celle de l’option préférentielle pour les pauvres (partager son bien, que l’on n’a pas de honte à avoir gagné) et particulièrement l’Économie de Communion [Edit modération, suppression de lien] de Chiara Lubich ( [edit modération, lien d’origine : https://www.google.com/search?q=chiara+lubich ) : “si le gâteau est trop petit pour que chacun en ait une part suffisante, alors agrandissons le gâteau”. C’est quand même mieux que de se serrer la ceinture, non ?

    Ah, et quand The Apprentice arrivera en France, ce qui fait que ça marchera (pour l’audience), c’est que les Françai(se)s ont envie de rêver et de voir des gens réussir. Parce qu’au fond, c’estbien ça que l’on cherche… Si ce n’est pour soi, au moins pour nos enfants.

    P.S. lmgtfy n’est pas un raccourcisseur de lien ;) et j’en aime beaucoup le principe. Au moins c’est toujours à jour et n’impose pas de vision au lecteur).

    Bien amicalement,
    M.

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