Back 2 blog, un article par jour… quand on peut !
Pendant trois jours j’ai été éloignée d’internet, juste quelques minutes grappillées ici ou là, suffisant pour passer sur mes sites et répondre à mes mails, publier les spins que j’écris hors ligne, mais insuffisant pour bloguer. Et je n’aime pas préparer mes articles sur Notepad pour les insérer ensuite dans le blog, chacun ses petites habitudes !
Le retour au blog se fait relativement tôt (8h30) en attendant que le café du coin me monte (si, si…) mon petit déjeuner, avec entre autres des merveilleux pains au chocolat dont la cuisson, il y a quelques heures, a titillé mes narines.
Les trois jours précédents ont été consacrés à une recherche d’appartement, à une séance de “dressage” équestre par un ami qui murmure à l’oreille des chevaux, à un aller-retour Casa-Tanger-Algésiras dans la journée, qui m’a permis de bien constater les différences de températures, 25 à Casa, sans doute pas plus de 15 en Espagne, un petit crachin à Casa, de temps en temps, et une vraie pluie de novembre à Algésiras.
Aujourd’hui, en revanche, au Maroc, c’est férié. Je n’aurai donc que deux clients à voir, des Européens, avant de reprendre la route de Tichka, une jolie petite route de montagne qui fait 170 kilomètres de virages, et réintégrer mon Ouarzazate d’adoption, dans mon “désert”.
A la différence de beaucoup de français, je ne suis pas partie au Maroc par amour du pays, ou pour profiter de conditions de vie qui peuvent facilement être nettement plus luxueuses qu’en France, à revenu égal, mais parce que je m’y suis mariée. Cela a complètement changé ma façon de travailler… et très honnêtement, je n’aurais certainement pas choisi le Maroc sans ce mariage.
Beaucoup de français, et d’européens en général, arrivent ici avec une façon de penser assez néo-colonialiste, du genre “poussez vous je vais vous montrer”, croyant que les marocains n’attendent qu’eux pour -enfin- bien travailler et avoir des idées géniales. Ils oublient d’abord que de nombreux marocains ont travaillé en Europe ou aux Etats-Unis, et ne les ont pas attendus. Ils oublient surtout qu’ici, on travaille dur, la concurrence est forte, et on travaille “à la marocaine”, avec les réseaux et les codes marocains.
Les européens ont à la fois une bonne et une mauvaise image. Pour résumer, “quand ils sont fiables, ils travaillent très bien, sinon ils sont pires que les pires marocains”. En tout cas pour la seconde partie, je partage. J’ai publié un temps des histoires d’escroqueries de français par les marocains, les “Marcel”, mais les escroqueries par les européens sont les pires.
Le pays est agréable. Il y fait beau presque toute l’année, samedi je travaillais dans le cadre enchanteur d’un grand jardin, dans la banlieue de Casa, en Tshirt, le temps n’a pas la même rigidité qu’en Europe, et il est exact que dans certains domaines, comme le référencement, la concurrence locale n’est pas encore au top (ou alors elle fait comme moi, elle travaille avec des clients européens !).
Le pays est optimiste, et c’est le plus agréable. Dans un contexte difficile, l’Europe, en particulier la France, sombre dans la morosité et le pessimisme. Ici c’est l’inverse. La “crise” a toujours été là, mais le pays est en phase ascendante, il se développe, il arrive à absorber tant bien que mal les effets de la crise mondiale (avec la baisse du tourisme et du transfert des immigrés). Les gens ont des “projets” (le mot magique ici, tout est un projet, un voyage, une maison d’hôte, un contrat), ils se bougent, se démènent et tout semble toujours possible ou presque. (Bien sûr dans le respect des traditions locales).
Tout n’est pas parfait. L’administratif peut être très complexe. Il peut aussi être simplifié à l’extrême, quand on connait les bons circuits. Je ne parle pas ici de corruption, mais simplement de savoir s’adresser aux bonnes personnes, pour faire avancer un dossier, ou pour se faire expliquer les méandres byzantins de tel ou tel règlement. Lourde et incompréhensible, l’administration compense parfois ces défauts par une indulgence et un désir de mettre de l’huile dans les rouages.
La corruption est un problème toujours par réglé. Elle ne concerne pas vraiment l’européen respectueux des lois et qui ne cherche pas à faire de grosses affaires sur les chasses gardées des marocains (administrations publiques, gros marchés, etc). Mais elle induit un mode de fonctionnement qui freine le développement du pays.
L’éducation, la justice, la santé ne sont pas à la hauteur. Le réseau de service public est déficient, et en pratique, il faut être dans les grandes villes pour avoir un service correct, le plus souvent privé. Des villes comme Ouarzazate sont dépourvues du presque essentiel, le tribunal de commerce le plus proche, par exemple, est à quatre heures de route (Marrakech), et plus on va dans le sud, vers Zagora ou Rissani, plus on s’éloigne du “service minimum”. Les jeunes qui ont fait de bonnes études ne cherchent même pas à rester sur place, et tout se concentre dans quelques grandes villes, essentiellement Agadir, Marrakech et Casablanca-Rabat. Le sud végète.
Mon travail et celui de mon mari (agence de voyage) ont besoin d’être à des endroits différents. J’ai eu quelques problèmes avec ma connexion internet (doux euphémisme) qui ont été réglé le jour où j’ai trouvé la bonne personne. Mais les déplacements clientèle sont longs, et me coupent toujours un peu de mon internet, comme ces trois derniers jours.En même temps, je suis à deux heures du vrai désert, et de paysages pour lesquels les touristes font quelques milliers de kilomètres…
Lorsque je suis arrivée au Maroc, un Espagnol, qui vivait à Casa depuis plusieurs années, m’a dit qu’il était très facile d’y faire de bons coups, et difficile d’y durer.
Il avait parfaitement raison. Je vois régulièrement des étrangers repartir au bout de quelques mois, un ou deux ans, leur rêve fracassé parce qu’ils ont cru que ce serait facile. Par rapport aux couples d’européens, j’ai pu voir à quel point être mariée à un marocain me facilitait certaines choses.
Ce mois ci, Lumière de Lune va fêter son septième anniversaire…. inutile de vous dire que dans ce pays complexe et surprenant, je suis heureuse de faire partie de “ceux qui durent”.
(Et désolée pour ceux qui ne cherchent ici que du référencement… mais j’ai en projet de référencer un blog sur ce sujet très particulière des affaires au Maroc).
(Ce billet est le troisième de la série back2blog)
Voilà, ça répond à ton interrogation de ton précédent billet ! Il faut mélanger les billets :-)
On ne se connait pas IRL, mais tes observations te donne un côté sympa (disons humain et réel …) et donne presqu’envie de découvrir ton pays d’adoption. Je vais finir par prendre contact avec ton mari !
Et sinon, si ça n’avait été le Maroc, tu serais ou ?
Bonne question :) Je n’avais pas encore vraiment fait mon choix à l’époque. Quand on s’est rencontrés, je vivais en Allemagne, et je savais que j’allais faire mes bagages ailleurs. Je regardais du côté du Canada, ou de l’Afrique Australe.
Tu sais que tu seras le bienvenu … et je dirai à l’assistante de mon mari de prendre soin de toi :)
Pour ma part, publier un article par jour c’est déjà un très bien pour les blogueurs!
Mais est-ce que cela permet plus de trafic?
Un article pas jour, c’est un rythme assez dur à tenir, publier un ou deux articles par semaine est une bonne base.
Chaque article apporte du trafic. Oui un article par jour c’est difficile, mais sur une courte période, c’est un bon challenge
Hello, un article par jour pour un blogueur qui vie de son activité c’est possible. Cependant pour une personne comme moi qui fait ça après le travail, c’est déjà plus dur !