Les micro-stocks et la gestion des droits photo
Il est normal que les micro-stocks cherchent à se protéger au maximum car elles sont souvent limite dans les photos qu’elles présentent.
Je prendrai juste un exemple, d’un sujet que je connais bien, le Maroc, et d’un micro-stock sur lequel j’ai un compte, Fotolia (mais que cela soit clair : les mêmes photos sont aussi présentes sur Shutterstock, et sur beaucoup d’autres. Simplement pour moi c’est plus facile de regarder sur un site où j’ai déjà un login).
La recherche “Voyage, pays, Maroc” renvoie 4.439 images.
Sur les 520 premières, j’en trouve 30 que je ne me risquerais plus à acheter maintenant :
- 15 photos de personnages clairement identifiables, dont 3 photos d’enfants. Le droit à l’image existe aussi au Maroc, et la photo peut être reconnue partout dans le monde. Sans copie claire de l’autorisation avec un numéro de carte d’identité (comme celle que je fais pour mes propres images), je n’achète pas.
- 10 photos de Majorelle, espace privé, les prises de photo professionnelles, à activité commerciale, doivent être autorisées préalablement par la fondation Majorelle, dont le siège est en France.
- 3 photos d’intérieur de la mosquée Hassan II, et autant de photos en extérieur. L’architecte de la mosquée a protégé son oeuvre, et il en interdit son exploitation sans accord préalable (et donc royalties).
- Deux photos de porteurs d’eau de Marrakech, manifestement posées. Photos sans doute prises pour “un euro” sur place, et, sauf preuve du contraire, sans autorisation commerciale.
Pour certaines d’entre elles, le risque est très minime. Pour d’autres, comme les enfants, ou la mosquée Hassan II, je le vois nettement plus réel.
Soyons clairs : j’ai identifié ces photos parce que je connais bien la situation au Maroc. Ce serait faire un faux procès à Fotolia de leur reprocher de ne pas avoir la même connaissance, et cela alors qu’ils vendent des photos du monde entier.
Mais cela explique aussi pourquoi ils tiennent autant à dégager leur responsabilité.
PS : connaissant le prix pour prendre des photos à Majorelle ou à la mosquée Hassan II, je doute infiniment qu’un photographe vende ensuite ses photos en microstock.
Bonjour Marie-Aude
Ayant moi aussi effectué quelques “tests” sur quelques microstocks (on y retrouve de toute évidence très souvent les mêmes photos), je me permettrai de souligner un autre risque, risque que l’on retrouve sur certains sites participatifs tels que le célébrissime Wikipedia : la divulgation d’informations erronées.
Étant photographe animalier professionnel, il m’a suffit de quelques recherches… SUR DES ANIMAUX DOMESTIQUES (races de chats et de chiens) pour constater simplement que 80% des images taguées le sont de manière erronée !
AUCUNE vérification quant à l’identification des espèces n’est réalisée sur ces stocks d’images, même sur les animaux les plus courants… Foi d’éleveur de chats ;-)
Sur la faune sauvage, je n’en parle même pas, et c’est peut-être aussi pour cette raison que Fotolia par exemple, explique dans son forum que les photographies animalières se vendant mal (on comprend alors pourquoi !), ils demeurent extrêmement sélectifs à leur égard…
Il y a aussi à priori un phénomène qu’ils tentent de contrôler : le spamtagging, où l’apposition de faux tags (mots-clés) sur certaines images pour en augmenter artificiellement les chances de vente…
Dernière chose : en recherchant un mot-clé en particulier, je suis tombé sur une photographie dont je connais l’auteur sans aucun doute possible, et dont je suis CERTAIN qu’il n’est pas le diffuseur (image proposée uniquement en résolution limitée… de celle que lui propose aux éleveurs félins pour lesquels il prend des photos)
Un mail vient de lui être envoyé…
Effectivement, le côté fantaisiste des légendes est impressionnant aussi..
Tiens nous au courant pour la suite de la photo “volée”