Réflexions sur le téléchargement (il)légal et ses conséquences : le Wu-Tang

Le Cortège des mages, Benozzo Gozzoli
la fresque de Gozzoli met en avant Laurent de Médicis, le mécène de l'artiste

Marie-Aude

J'ai fait de la compta, de la finance, du juridique, j'ai été chef de projet SAP, j'ai fait de la photo, des voyages. Depuis 2007, je fais avec amour des sites webs pour les utilisateurs, qui se référencent bien et je vous aide à acquérir du trafic pertinent.

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5 réponses

  1. Li-An dit :

    Je suis tout à fait d’accord – tu n’es donc pas toute seule. Je cite toujours le cas avéré d’un jeu vidéo d’un studio indépendant qui faisait un classement des meilleurs joueurs sur leurs serveurs – donc ceux qui avaient passé le plus de temps sur le jeu. Ils se sont rendu compte que 80 % de ces meilleurs joueurs jouaient avec une version piratée. Ce simple constat contredit toutes les affirmations faites par les gens qui piratent.
    1. les jeux sont trop chers c’est pour ça que je pirate – FAUX puisque le jeu était à prix “raisonnable” très inférieur à un jeu d’une grosse boîte.
    2. je pirate pour ne pas enrichir les grosses boîtes pétées de thune – FAUX puisque c’était un petit studio de quelques personnes.
    3.je pirate juste pour tester – FAUX puisque ces 80% composés uniquement de pirates avaient passés énormément de temps sur le jeu

    Pour moi, le comportement de pirate, c’est juste une beaufattitude moderne – comme on disait dans les années 80. Un comportement purement égoïste et les économies réalisées serviront à acheter des vacances ou des fringues. De plus, ces objets piratés ne sont pas des produits de survie – c’est un luxe dont on peut très bien se passer. Et au final, le piratage n’est pas vraiment un accès rapide à la Culture puisque l’on sait que globalement, les produits piratés sont des produits à la mode.

    Mais on peut aussi voir ça dans une perspective historique avec l’apparition de produits culturels de consommation qui ont culminé dans les années 80 avec les FNAC (disques, livres…). En faisant de la Culture un produit de consommation, on peut comprendre que le public ne considère plus l’achat de culture comme un évènement personnel. C’est juste une façon de calmer son besoin de consommation.

    Est-ce que c’est si grave que ça ? Oui pour les artistes d’aujourd’hui – j’en fais malheureusement partie – qui se sont engagés dans cette voie avec des espérances complètement laminées par l’évolution de la société. Mais je ne pense pas que l’Art en soit vraiment affecté. Les artistes de la fin du XX siècle ont été quand même très gâtés et l’Art tel que je le conçois – qu’une personne seule peut concevoir et exécuter – ne mourra pas. Par contre, c’est clair que les artistes vont en baver.

    Personnellement, je paye toute la musique et avec la télé gratuite légale – je parle de mon téléviseur – j’ai largement de quoi faire plutôt que de télécharger. Le visionnage d’un film dans de bonnes conditions est encore un évènement pour moi et je chéris cette sensation.

  2. Claude dit :

    Quand je disais que les artistes étaient malins….

  3. Marie-Aude dit :

    @ Li-An ton exemple est excellent . Je suis persuadée qu’il y a une petite minorité de gens “honnêtes” qui payent pour ce qu’ils aiment une fois qu’ils ont téléchargé, ou qui ne téléchargent que ce que à quoi ils ne peuvent absolument pas avoir accès autrement (au Maroc, par exemple, on est effroyablement bloqués : même le film Home de YAB était bloqué sur Youtube… heureusement qu’il y a les VPN, mais bon…) mais qu’ils ne se rendent pas compte ou ne veulent pas voir à quel point ils sont une minorité.

    En plus, à cause des maisons de disque, la discussion tourne généralement essentiellement autour de la musique, en oubliant discrètement des formes encore plus “partageables” comme la BD, les photos, les PDF de bouquins.

    L’Art ne mourra pas, bien sûr. Mais il va revenir vers une formule nettement plus orientée vers le mécénat, avec toute la censure soft qui peut aller avec. Il y a une porte de sortie intelligente, via les sites de crowd funding, mais il ne faut pas se leurrer, ça reste réservé à une élite, qui y a accès et qui en maitrise le fonctionnement. Un peu comme Google donne accès à une clientèle mondiale quand tu sais te référencer.

    Ça va aussi je pense restreindre les artistes à des formats compatibles avec l’écran. Je ne suis pas sûre que “Les Cités Obscures” par exemple, passe bien en lecture en responsive sur une tablette !

    @ Claude certains, certains … pour ceux qui suivront le lien sur ton profil, il renvoie exactement aux longues discussions que j’ai eues par blog avec Steph à l’époque et auxquelles je faisais référence en début d’article. Ce qui est amusant, d’ailleurs, c’est qu’elle en a reparlé récemment et que chacune campe sur ses positions !

  4. Li-An dit :

    Et encore en BD, on a du bol – je ne parle pas des mangas particulièrement piratés . Après quelques années de panique pour les éditeurs, on se rend compte que les lecteurs n’ont pas envie d’une BD “classique” sur écran – peut-être la “nouvelle génération” mais elle lit peu de BD.
    Pour ce qui est du crowfunding, on voit bien pour le jeu vidéo que ce qui fonctionne vraiment, ce sont les jeux “qui ressemblent à un truc que vous avez aimé” et les créateurs des années 80/90 se refont une santé en proposant de refaire leurs vieux succès. La foule ne finance donc que ce qu’elle connait déjà. Logique.

    • Marie-Aude dit :

      C’est en grande partie vrai. L’autre problème – plus grave encore – c’est le crowdfunding de reportages journalistiques. La presse historique a largement baissé les bras, les journalistes se tournent donc vers ces sites. A première vue, ça apparait une bonne idée pour assurer la pluralité d’expression, en réalité c’est plus subtilement une censure, puisque tu as tout à fait raison, la foule ne finance que ce qu’elle connaît, ou ce avec quoi elle est d’accord.

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