Création et optimisation d’un site complexe avec WordPress
- 1 - Création et optimisation d’un site complexe avec WordPress
- 2 - Comment bien utiliser les filtres sur les méta robots dans les plugins SEO ?
Dans cette série d’articles, je vais vous partager mes galères et mes solutions dans la création d’un site complexe, celui de La Marmite Vagabonde.
Complexe, cela veut dire :
- une optimisation poussée, en particulier pour faire des archives de taxonomies de véritables contenus
- l’utilisation de nombreux métas (posts et taxonomies), générés via ACF
- l’utilisation d’un plugin de recettes, WP Recipe Maker, qui est un des (le ?) meilleur plugin de recettes, mais un peu sensible pour un site multilingue
- car, cerise sur le gâteau, le site doit être bilingue, Français-Anglais, avec WPML
- et, à terme, la mise en place d’une boutique
La couche WPML introduit beaucoup de complexité supplémentaire. Le plugin a fait de gros progrès depuis la dernière fois que j’avais fait un site multilingue, il y a trois ans, mais il reste complexe à gérer. Il y a un bon ordre pour faire les choses, une bonne façon de paramétrer, et il faut s’y tenir pour s’éviter de refaire les choses plusieurs fois ou, pire, de faire indexer des contenus par Google dont on voudra ensuite changer les urls.
Pour le SEO, suite à vos conseils, je suis partie sur RankMath SEO. Je suis en effet fâchée depuis longtemps avec Yoast, et depuis mon “retour” avec All In One SEO qui a bien changé.
Sachant que je ne veux pas de Yoast et que je me contrefiche des "outils d'optimisations" genre "roh c'est bien tu as bien mis ton mot clé là ou il fallait", et que je suis plus intéressée par une API, des hooks, etc, vous préférez quoi comme plugin #seo pour #wordpress ?
— Marie-Aude Koiransky (@lumieredelune) 3 février 2022
Néanmoins, j’utilise uniquement les fonctions basiques, donc ce que je fais peut se faire avec n’importe quel plugin fournissant une API pour modifier ses valeurs de bases.
Un site complexe, ça se planifie avec soin
Lumière de Lune est un site simple : articles, pages, catégories, étiquettes, et puis voilà.
Mais quand on commence à faire dans le compliqué, il faut prendre une feuille de papier et se faire un mini cahier des charges, surtout quand, comme moi, on a un peu tendance à partir en mode code sans trop réfléchir.
Et quand on met WPML, c’est indispensable, parce que revenir sur des configurations erronées de WPML, c’est galère !
Les questions que je me suis posées :
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De quoi ça parle ?
de cuisine bien sûr, mais pas seulement. En plus des recettes, il y aura des articles sur les techniques (c’est “presque” une recette), les ingrédients et les substitutions d’ingrédients (dans mon cas, essentiel), où acheter, comment faire maison… Sans doute à moyen terme un annuaire. Une partie “magazine” avec des actualités, des livres, des émissions, une partie “histoire culinaire” parce que ça me passionne, et une partie “diététique santé”, parce que ce site est né de mon besoin de mieux manger.
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Comment je qualifie tout ça ?
Il y a des incontournables, comme les ingrédients, les types de cuisine, les types de plats, les “régimes”, la difficulté, le coût, les matériels utilisés dans la recette. Tout ça est fourni en standard dans WP Recipe Maker. Mais dans mon cas, il y a sûrement des pays, des lieux (qu’on parle d’AOP ou de pays d’origine), des chefs, des critiques, des saisons. Et puisqu’on parle de saisons, il y a aussi les “occasions”, les fêtes par exemple.
Les cuisines, les ingrédients (comme le safran) peuvent aussi être utilisées pour les articles, comme presque toutes les taxonomies. Certaines seront aussi utiles pour l’éventuelle boutique ou le tout aussi éventuel annuaire.
Il va donc falloir coder une surcouche à WP Recipe Maker pour pouvoir utiliser ses taxonomies dans les autres contenus, au lieu de les dupliquer. (un de mes grands dadas). Et plus tard, la même chose pour WooCommerce. -
Site multilingue, qu’est-ce que je traduis, ou pas ? Et surtout “comment” ?
Certains de mes contenus dans une langue risquent de ne pas être très pertinents dans une autre (par exemple des articles sur Top Chef, qui n’a pas du tout la même renommée en anglais). Le site sera sur deux noms de domaines différents, car son nom, “La Marmite Vagabonde” n’est pas explicite en anglais. Faut-il aller jusqu’à faire deux versions des images avec un watermark différent ? (réponse, non…). Pour chaque champs personnalisé (et il y en a beaucoup), il faut choisir si on l’ignore, si on le copie, si on le traduit.
Le paramétrage de WPML, c’est facilement une journée.
Et comme WP Recipe Maker n’est pas “compatible WPML” (en clair ça gonfle le créateur du plugin, il a des trucs plus importants à faire), j’ai développé une autre surcouche pour pouvoir facilement gérer la traduction des recettes. -
Le thème permet-il de faire ce qu’on veut ?
J’utilise depuis longtemps SmartMag, qui utilise Elementor. Là aussi, quelques petites surprises. Je sais que je vais devoir faire un thème enfant pour intégrer toutes mes optimisations SEO (c’est en fait une montée de version du thème que j’ai fait sur mon site sur l’expatriation au Maroc).
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Vérifier que tous les plugins sont compatibles avec WPML.
J’ai eu quelques surprises désagréables, des fonctionnalités que j’ai du abandonner. Heureusement, comme j’ai fait “avant tout” le paramétrage de base de WPML, j’ai identifié les bugs dès le début et j’ai pu changer de route sans avoir trop à reconstruire / rediriger.
On peut commencer avant d’avoir tout fait
Une fois qu’on a fait ça, on a une vision relativement claire de ce que sera le site, comment il sera structuré pour l’optimisation sémantique (cocon or not cocon, je n’en sais rien… mais ça marche) et on peut se lancer pour faire du contenu sans que tout soit totalement prêt. En informatique, il y a le “nice to have” et le “show stopper”.
L’optimisation SEO de mes archives de taxonomie, par exemple, sur un site avec peu de contenu, c’est un “nice to have”, parce que de toute façon, pour l’instant, elles sont en no-index et “no-sitemap” . Une structure d’url qui ne fonctionne pas avec WPML, c’est un “show stopper”.
Pendant la création des contenus, se poser encore des questions
Un des gros problèmes des sites de contenus, surtout quand ils ont quelques années, c’est l’incohérence des termes de taxonomies : on arrive régulièrement à des redondances, à des termes qui n’ont qu’un ou deux articles.
A l’étape précédente, en travaillant sur les qualifications, j’avais défini les termes pour un certain nombre de taxonomies, par exemple les types de plats. Au bout d’une dizaine de recettes, je me suis rendue compte que c’était trop détaillé. Par exemple, la distinction entre “plat principal”, “plat unique” et “plat” n’avait pas d’importance. Heureusement, WP Recipe Maker a une jolie fonction pour fusionner des termes, qui facilite ce genre de corrections. J’ai aussi décidé de passer d’une échelle de 5 à 3 pour les “difficultés” et “niveaux de prix”.
J’ai aussi identifié un “quelque chose” qui sera sans doute une taxonomie, qui doit me permettre de parler des blogs que je préfère. Pourquoi une taxonomie ? Parce que ces blogs sont aussi des “sources” qui devraient taguer un article ou une recette. C’est possible à faire avec un type de post, mais la gestion de la traduction est trop complexe. Ce sera donc une taxonomie, j’hésite simplement à savoir si je fais une taxo différente de celle que j’utilise pour les personnes : beaucoup de blogueurs sont des gens, mais un site peut aussi être édité par une société. (Et derrière ces questions apparemment capillotractées, il y a un point très concret, qui est l’optimisation des pages d’archives de taxonomie, avec des marquages de schema.org).
Moi j’aurais pris SEOPress. Rank Math a un passé pas très glorieux – avis bidons sur le dépôt, achats de tests enthousiastes…
J’ai posé la question à Twitter :D de toute façon c’est un test, et j’utilise SEOPress chez un client.
Pour les abonnements, je vais aller voir j’avais déjà eu le problème ailleurs.
Ouf, la confirmation à l’abonnement aux commentaires me donne une erreur 404 – un problème assez classique avec Subscribe to Comments R
WordPress permet bien entendu de réaliser des sites complexes. Mon sentiment est qu’il est toutefois préférable d’évier d’accumuler les plugins et de sélectionner un thème existant. L’expérience montre que c’est lent et difficilement maintenable. Je préfèrerai toujours le développement spécifique qui a l’inconvénient du coût initial mais qui s’amortit dans la durée
Bonjour,
je crois qu’il y a un problème de vocabulaire. Car un développement spécifique, dans le monde WordPress, c’est justement… un plugin. A moins que vous mélangiez la donnée et la présentation dans le thème, ce qui serait catastrophique.
En l’occurrence, pour l’exemple que je donne ici, je ne vois absolument pas l’intérêt de réinventer la roue en codant avec mes petites mains expertes un plugin pour la gestion des recettes (j’ai essayé, j’ai comparé), un plugin pour la gestion d’un site multilingue (c’est en gérant mon premier site multilingue que je me suis rendue compte que j’étais en train de “refaire” un wordpress+wpml), etc.
Ce qui ne veut pas dire “ne pas faire de développement spécifiques” quand ils sont nécessaires. Ils ne le sont pas toujours.
Mais le développement spécifique par principe, autrement dit le plugin pas public (on est bien d’accord, hein ? Vos spécifiques sont des plugins, pas des modifications du core ?) a plusieurs inconvénients :
1-rendre le client plus dépendant de l’agence, qui ne livre pas obligatoirement une doc complète
d’un point de vue sécurité, face à une faille toujours possible, le plugin maison ne bénéficie pas de tout l’écosystème WordPress pour des corrections rapides
2-il n’y a pas que le cout initial d’investissement qui est plus élevé, mais globalement le coût de maintenance, que ce soit pour la prise en compte des nouvelles versions de WordPress, de php, ou éventuellement de contraintes réglementaires
3-de quelle durée parle-t-on ? La plupart des sites changent en quelques années…
Donc, peut être dans le cadre des gros clients de votre agence, cette approche se justifie (mais pourquoi, alors, faire du WordPress ? Il y a d’autres outils plus adaptés). Pas dans le cas de mes clients qui sont des TPME et qui ne vont pas accepter de voir leur investissement initial gonfler fortement pour espérer un ROI dans 4 ou 5 ans
4-Donc en gros, s’il y a un bon plugin qui fait ce dont j’ai besoin, je vais l’utiliser, et éventuellement bâtir des fonctions supplémentaires dessus.
Deuxième point : la notion d’accumuler les plugins est très relative. Je vais vous donner un simple exemple : Advanced Editor Tools fournit un certain nombre de boutons et de possibilités supplémentaires par rapport à l’éditeur de WordPress. Mes sites en ont une dizaine de plus en général. Un qui est un plugin tout seul, quelqu’un a codé exactement ce dont j’avais besoin. Quatre qui sont intégrés à un “mega plugin”, et d’autres qui dépendent des données du site. Mais à la fin, ce ne sont que des plugins pour l’admin, très légers, et dans le front end, il n’y a que l’appel au shortcode. Dont le résultat est en cache. Alors quel impact ?
J’avoue que depuis dix-sept ans que je publie sur ce blog, l’affirmation “beaucoup de plugins c’est baaaaaaad” me gonfle un peu, parce ce n’est pas la bonne question. La bonne question
estsont :En tout cas bienvenue ici, sur ce blog presque abandonné qui continue quand même à attirer des lecteurs… ça fait plaisir
Oui, je te rejoins tout à fait. Tout est une question d’échelle.
Je parlais en effet de sites complexes. Ce qui est vrai pour eux ne l’est pas forvcément à une plus petite échelle.
Frédéric